Un dimanche soir récent je suis allé au McDo pas très loin de chez moi. Faut dire que j'habite dans ce qu'on appelle "l'hypercentre" donc à peu près tout n'est pas très loin de chez moi. Je me rappelle de ce soir là car bien que j'aille régulièrement voir Ronald cette fois-ci j'ai pu entendre The Number of the Beast de Iron Maiden. J'ai trouvé ça bizarre, pour moi Iron Maiden c'est plutôt le genre de truc que tu peux entendre qu'à la maison.
Hypercentre.
Ça ressemble à hypermarché dans le concept. Plus de produits, plus de gens, plus de "vie". L'hypercentre ou l'hypermarché même combat : "On y trouve tout". C'est typiquement le moment où le faux l'emporte sur le vrai. En fait l'hypermarché se veut justement ressembler à un centre-ville très dense, une "ville dans la ville". Tout est fait pour ça, on recrute la boulangère du quartier pour la foutre à l'entrée de la "ville", on installe un bistrot un peu cheap pour faire "comme si" et dans les rayons on accumule tout ce qui peut être consommé, "comme si" toutes les boutiques de la ville étaient concentrées au même endroit. L'hypermarché est né, le "comme si" de la ville, le simulacre de la ville.
Soit.
Mais là où le faux l'emporte sur le vrai c'est quand le simulacre devient réel et le réel devient simulacre. Car les parenthèses n'entourent plus l'hypermarché. C'est bien "l'hypercentre" qui est devenu simulacre d'hypermarché. La consommation est une machine bien rodée, un système vide qui s'auto-alimente en tournant sur lui-même. Chercher un appartement en "hypercentre" c'est "comme si" on voulait avoir un hypermarché à côté de chez soi.
Bien sûr dans un grand pré-fabriqué on se sent moins bien qu'à la maison.
Alors oui "l'hypercentre" est le nouvel hypermarché, le dernier cri de la modernité. On y installe tout ce que la société de consommation a créé de toute pièce, mais "chez soi". Un Starbucks, un McDonald's, une Fnac. On y trouve des "boutiques" aussi évidemment. Pour faire "comme si" on avait des petits artisans ou vendeurs, comme dans le village de grand-père et grand-mère...et comme dans l'hypermarché.
Dans "l'hypercentre" on trouve tout pas très loin de chez soi, mais c'est aussi parce qu'on s'y sent un peu partout "comme chez soi".
Sur place ou à emporter, ça change quoi au final ? Dans les deux cas, on pourra manger son Big Mac en écoutant Iron Maiden.
Libellés : Humour, Société de consommation
3 Comments:
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- Nebo said...
13 août 2009 à 13:31http://www.deezer.com/listen-316937- DT said...
13 août 2009 à 16:29C'est naze non ?- Nebo said...
17 août 2009 à 02:38Non... moi je trouve cette chanson à la fois cynique et pleine de légèreté. N'est-ce pas l'essence même de toute bonne chanson pop ?