Pour fêter ce premier mai, un texte du méchant moustachu :
Les apologistes du travail. Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction » du travail, je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd'hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême
- Et voici (ô épouvante !) que c'est justement le « travailleur » qui est devenu dangereux !
Les « individus dangereux » fourmillent ! Et derrière eux il y a le danger des dangers - l'individuum !
Nietzsche, Aurore, paragraphe 173, traduction Julien Hervier.
Libellés : Philosophie, Société de consommation
1 Comment:
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- Anonyme said...
4 mai 2009 à 23:09Quel foutu gauchiste ce Nietzsche.
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