Si les Lumières paraissent si bêtes c'est que les français les ont éteintes au moment même où elles se sont allumées. Remplacées par l'idiote généralisée. Exit tout esprit critique, la si belle démocratie française prétendue "des Lumières" n'est juste que le pire de la démocratie, et n'a rien d'une république.
Prenons ce cas d'actualité, la "crise des ossètes".
La France, censée être l'esprit critique, la grande marginale, que fait-elle ? Elle suit les Etats-Unis. Dejà au Kosovo elle avait fait pareil. Bon, on peut me répondre que ça c'est l'effet Sarkozy. Sarkozy il aime bien les USA, il y fait du jogging avec ses grosses Ray-Ban. Il y est content, "comme un gosse".
Oui mais non. Sarkozy il suit avant tout les Français. Et les Français ils trouvent que les Russes sont méchants, et que les Kosovars ils avaient bien raison de prendre leur indépendance. Après tout c'est ce qu'auraient voulu les Lumières non, que tout le monde soit libre ?
Alors oui, on peut aussi me répondre que c'est pas les Français qui pensent ça, mais les médias. Mais enfin quoi, depuis quand pensent les médias ? Soyons sérieux deux minutes...
Non, un peuple est une cohérence qui fait émerger une pensée "dominante", et la française est incohérente.
La pensée française approuve l'indépendance kosovare mais veut surtout pas qu'on touche à sa Bretagne. Bah non, c'est bien la Bretagne, pour les vacances. Et pour la Corse, la même chose.
La pensée française déteste les Etats-Unis, "ces cons, ahahah, ils sont gros et ils aiment faire la guerre. Et Bush, il est trop con, ahahah. Et leurs films, c'est de la merde commerciale. Nous, on a des beaux films. Et ouais, l'exception culturelle française...Taxi 3" Et pourtant, on suit les Etats-Unis comme des toutous : "Oh oui, ces pauvres Kosovars...". Oui, qui a intérêt à diviser l'Europe ? Qui a intérêt à voir émerger une deuxième Europe musulmane. "Oh encore un qui aime pas les musulmans, c'est mal" Euuuh non...enfin, comme les USA ? "Ah bah non ils sont gentils eux, tu viens de dire qu'ils les aiment bien" Ils veulent une amérique musulmane ? "Non, ils aiment pas les noirs et les musulmans". Incohérence... "Ouais bah en tout cas les Russes sont méchants, ils voulaient déjà pas reconnaître l'indépendance kosovare, maintenant ils attaquent les pauvres Géorgiens" Ah, mais les Géorgiens aussi refusent l'indépendance kosovare, et puis même que là ils veulent pas que les Ossètes déclarent leur indépendance depuis près de 20 ans et que c'est eux qui ont attaqué en premier. Incohérence non ?
La pensée française est totalement incohérente, fruit de l'idéologie de masse. Elle est la mondialisation qui vit sur les restes de tout ce qui la critique.
Enfin bon quoi, ça parait pourtant évident que c'est un jeu entre la Russie et les Etats-Unis là. L'esprit critique a réellement disparu si les Français peuvent subir cette version complètement manipulée des médias sans se dire tout simplement "ce n'est pas vrai". Et encore une incohérence, on nous bassine à longueur de temps avec la Chine et ses droits de l'Homme bafoués, avec sa propagande maléfique. Mais nous ne sommes même pas capable de dire "Non" quand on nous dit qui sont les méchants et qui sont les gentils (et qui plus est, que les rôles sont manifestement échangés...).
Je vois sur la "réacosphère" qu'on conspue unanimement les Lumières. Faut être de gauche pour aimer les Lumières (?). Moi je suis un "nationaliste de gauche", je suis fier du pays de la France des Lumières, de Voltaire, mais aussi de Lacan/Derrida/Bourdieu/Baudrillard, et je me demande, quand la France pensera-t-elle à nouveau ? Quand redeviendra-t-elle le pays des Lumières ?
En attendant, bon morceau qui va bien avec le sujet...
Libellés : France, Société de consommation
Bien sûr qu'il faut être de gauche. Le paradigme républicain est de gauche. Tuer Dieu, égalité et aplanissement, création d'un monde horizontal et haine de toute verticalité, de toute hiérarchie, législation et Etat omniprésent, modèle individuel placé au-dessus de tout. On retrouve ces grandes lignes dans tous les mouvements dit "de gauche", de la révolution bolchevique au Front Populaire en passant par Mai 68 et le reste.
La gauche, les Lumières et la République, c'est le début de la politique, et la fin à terme de toute forme de grandeur.
Il suffit de regarder les deux siècles qui ont suivi celui des Lumières. Prétendre à une mauvaise interprétation c'est une sortie un peu facile. Ce n'est pas parce que Rousseau, Montesquieu ou Voltaire étaient de grands penseurs, avec plus de finesse que Robespierre, que cette période n'est pas historiquement synonyme du déclenchement d'un système de pensée mortifère en Occident dont l'essence même est le jacobinisme tabula rasa, le même jacobinisme qui guida l'armée révolutionnaire en Vendée, le bras de Lénine, celui de Mao et de tous les autres.
Je ne dis pas ça, je dis même plutôt le contraire...
"Bien sûr qu'il faut être de gauche"
Je ne pense pas mais au pire je ne vois même pas l'intérêt de ce "rangement". Oui, et ?
"Le paradigme républicain est de gauche. Tuer Dieu, égalité et aplanissement, création d'un monde horizontal et haine de toute verticalité, de toute hiérarchie, législation et Etat omniprésent, modèle individuel placé au-dessus de tout. On retrouve ces grandes lignes dans tous les mouvements dit "de gauche", de la révolution bolchevique au Front Populaire en passant par Mai 68 et le reste."
Ceci n'est qu'un tas d'ineptie formulé par quelqu'un qui certes connait très bien l'histoire politicienne, mais pas l'histoire de la pensée politique. La République de Platon n'a rien d'horizontale, d'individuel, elle est complètement hiérarchisée, etc.
Et ceci n'est pas du hors sujet, car même Rousseau, le plus "démocrate" des Lumières, reste dans cette optique quand il loue une république.
De même Hannah Arendt qui défend sa vision de la république contre celle (encore trop autoritaire, trop "de droite") de Platon rejette une démocratie de partis, une démocratie où le peuple n'est que sondé...
Et encore une fois, je ne comprends pas et n'ai jamais compris ce besoin de "classer" les idées "à gauche" ou "à droite". Egalité à gauche, liberté à droite, démocratie à gauche, autorité à droite, hiérarchie à droite.
Voilà ce qu'on appelle de l'idéologie. L'idéologie, c'est maaaaaaal.
Vous parlez de refus de hiérarchie, mais mettre au même niveau des politiciens tels que ceux du Front Populaire et des penseurs de la chose politique comme Rousseau, Montesquieu ou Voltaire (je ne parle même pas de la comparaison à Mai 68, qui est "grave"...) c'est ne pas comprendre le gouffre énorme qui sépare la Politique, le politique, et la "politique". Ainsi, vouloir classer des idées à "gauche" ou à "droite" n'a pas lieu d'être, surtout pour quelqu'un qui vient dénoncer un système.
"La gauche, les Lumières et la République, c'est le début de la politique, et la fin à terme de toute forme de grandeur."
N'importe quoi...en plus d'être sans intérêt. Il faut détruire "la gauche" ? Non vraiment, cette phrase insensée n'a même pas de sens...
"Il suffit de regarder les deux siècles qui ont suivi celui des Lumières. Prétendre à une mauvaise interprétation c'est une sortie un peu facile."
Mais non, c'est justement prétendre une bonne interprétation qui est facile. Facile de taper sur les Lumières à travers ceux qui les interprètent mal.
Pourtant, il est évident qu'un système à démocratie représentative de partis comme l'est la France n'a rien à voir avec les Lumières, avec Rousseau et son Contrat Social, sa "volonté générale". Je ne parle même pas de Montesquieu ou Voltaire tant la différence est évidente.
Evidemment qu'il y a un grand lien entre la révolution française, la DDHC et les Lumières mais vous faites tout ce que vous critiquez si vous arrivez à réduire la pensée des Lumières à ce point. Déjà, vous réduisez plusieurs pensées à une seule comme si Voltaire, Rousseau et Montesquieu (et je ne cite pas tous les autres pour ne pas avoir raison trop facilement) pensaient tous la même chose. Leur pensée sont parfois opposées, mais vous tombez justement "dans le panneau" de ces falsificateurs des Lumières en passant au stade de l'idéologie, de la "politique de politiciens" comme dirait l'autre. Encore une fois, quelqu'un qui vient dénoncer une "bien-pensance", une propagande massive voire un terrorisme intellectuel, ne peut agir avec si peu de nuance. Quelqu'un qui se dit pour la hiérarchie, quelqu'un qui dénonce l'anti-verticalité, ne peut être à ce point dans l'horizontal, en mettant tout au même, les Lumières, toutes ses interprétations...et soi même, du coup (comme par hasard).
Ayez au moins l'honnêteté intellectuelle de vous opposez à Voltaire, Montesquieu, et Rousseau, et non aux Lumières.
Il y a enfin un point qui me fascine, pourquoi vouloir à tout prix flinguer les Lumières, quitte à être aussi ridicule ? Volonté de se faire passer pour un grand en affrontant les champions de la pensée ? Simple mimétisme de "droite" ? Simple mauvais recopiage des "maîtres", comme Nietzsche ?
Pourquoi "jouer" ? Pourquoi monter sur ses grands chevaux à coups de "la France des Lumières s'est plantée blablabla" ?
Le plus marrant dans tous ça, c'est que dans ce blog je ferais des articles où je m'opposerais aux Lumières...
"Comme si la France et le monde avaient commencé à penser avec les Lumières..."
Je ne dis pas ça, je dis même plutôt le contraire...
"
Je ne me lancerai pas dans une bataille de citations mais bon :
"quand la France pensera-t-elle à nouveau ? Quand redeviendra-t-elle le pays des Lumières ?"
Ce passage insinue un peu que la pensée et les Lumières sont consubstantiels, mais peu importe.
Pour la suite je n'ai pas envie d'entrer dans le détail.
Mais je ne parle même pas de politique politicienne ou de la République actuelle... Bien sûr que ce système n'est pas à la hauteur de ce que des penseurs ont écrit il y a quelques siècles. Mais s'ils avaient été moins "naïfs" comme disait l'ami moustachu, ils auraient prévu cette descente aux Enfers.
Dans le meilleur des cas c'est quoi, formuler un idéal en espérant qu'il ne partira pas en déliquescence ? C'est de l'élitisme abstrait à deux balles et par dessus tout, de la pensée statique.
Lorsque je dis "de gauche" je ne parlais pas du PS ou de Besancenot, je parlais au-dessus des partis justement, de façon méta-politique. J'écris un truc là-dessus en ce moment.
C'est trop facile de profiter de la complexité des Lumières et de la variété de ses penseurs pour affirmer que ce courant de pensées n'en est pas un. Mais si, c'en est un, avec assez de dénominateurs communs pour être considéré comme "une" pensée, et pas 36. Après on peut apporter tous les bémols que l'on veut.
Les nationalismes aussi sont variés. Mais ils restent du nationalisme.
Il y aurait tant à dire sur tout cela, mais je pense qu'il suffit de lire De Maistre ou Renan pour être déjà bien éclairé, vraiment éclairé pour le coup.
L'impasse de l'universalisme politique. Comme d'habitude.
Je ne pense pas que le raccourci "les Lumières" soit abusif lorsqu'on l'utilise par opposition à ce qu'elles ont détruit, cependant j'ai hâte de lire d'autres choses ici à ce sujet.
Notamment le fait que selon toi, la République et ses créateurs ont trahi les Lumières, mal comprises, ou encore usurpées.
Oui dans ton intervention j'avais compris ça en ce sens. C'est justement pourquoi je n'en comprends pas l'intérêt. Mais peut-être ton écrit pourra m'éclaire ;)