Pour vous cher lecteur, voici le nouveau groupe super qui va tout déchirer, composé à la batterie de l'ex-Nirvana (et Foo Fighters) Dave Grohl, au chant et à la guitare de l'ex-Queens of the Stone Age (et Eagles of Death Metal et Kyuss) et (surtout) à la basse de l'ex-Led Zeppelin (celui qui s'en est le mieux sorti en solo des trois anciens membres du meilleur groupe de tous les temps) John Paul Jones :


Comment Steve Lillywhite qui a participé à la conception de So Alone de Johnny Thunders et a produit des trucs comme les premiers XTC ou le premier Siouxsie & The Banshees en est arrivé à produire un des groupes les plus commerciaux dans le mauvais sens du terme, c'est une histoire que j'aimerais bien vous raconter. Mais en fait je m'en fous. Et puis on m'a demandé de chroniquer War, et c'est déjà bien assez chiant comme ça.

Le troisième album du groupe irlandais a acquis un statut d'album culte au fil du temps et la question à laquelle je vais tenter de répondre est : Pourquoi ?

Dans le cas où cette question ne vous intéresse pas je vous donne tout de suite la réponse : j'en sais rien. Cet album est clairement surestimé, comme le groupe qui l'a composé. A vrai dire, U2 est sûrement l'un des groupes les plus surestimés de l'histoire avec les Doors. C'est vrai, U2 c'est quoi au final, un groupe de quatre brelles (point sur lequel tout le monde normalement est à peu prés d'accord, même les fans, quoique forcement on arrive à en trouver quelques uns qui ont sont assez fanatiques pour prétendre le contraire) jouant de la soupe post-punk dans un groupe aux compositions moyennes qui au fil du temps va tourner à la recette et devenir le plus grand groupe de rock pour filles en faisant de le pop dans sa pire manifestation. En plus ils sont irlandais.

Cet album est le meilleur du groupe, et quand certains ne sont pas d'accord pour le dire ils admettent au moins que c'est celui qui est le meilleur au niveau du statut, notamment pour la carrière du groupe(ce qui ne veut pas dire grand chose, mais ce sont des fans de U2 après tout). Deux choses : oui c'est sûrement le meilleur album du groupe (et qu'on ne me réponde pas que c'est Achtung Baby (1991) ou Pop (1997) par pitié) et oui c'est clairement celui qui a fait explosé U2 médiatiquement avec les deux gros tubes Sunday Bloody Sunday et New Year's Day.
Et surtout, c'est celui qu'on va systématiquement vous sortir comme exemple pour vous montrer que U2 "c'est pas si mal", "au début ils ont fait quelques bons albums".

Soit, mais en fait bof...

L'album débute par le tube Sunday Bloody Sunday, qui encore une fois est l'exemple préféré de ceux qui veulent jouer les intéressants et faire croire qu'ils connaissent quelque chose à la musique. En plus c'est super cool il y a une "conscience politique" dans ce morceau qui décrit l'horrible Dimanche (jusque là tout va bien) 30 janvier 1972 à Derry. Ouais, tuer des gens c'est mal, merci U2. Même que le rythme de la batterie est censée symboliser la marche militaire. Sont balèzes les mecs.
Bon à part ça c'est clair que c'est pas mal comme morceau mais ça reste vraiment le cliché du gros tube. C'est à dire qu'on pourra l'aimer un petit moment mais qu'au final ça lassera assez vite, ce qui est assez logique vu que le morceau tourne en rond pendant près de cinq minutes.

C'est pareil pour New Year's Day sauf que ce morceau est encore moins bon que Sunday Bloody Sunday. Il est cependant intéressant pour comprendre ce qui a fait le succès de U2. New Year's Day c'est le morceau "typique à la U2", "le son U2". Du rock simpliste à la sonorité électro, avec la batterie monotone de Larry Mullen, le chant ennuyeusement démonstratif mi-crooner mi-gueulard de Bono et surtout le légendaire The Edge où l'escroquerie guitaristique la plus formidable de l'histoire du rock (ah oui ils ont un bassiste aussi il parait).

Franchement, je veux bien qu'on puisse penser que la technique ne fait pas tout et qu'on aime The Edge pour son style "minimaliste" même si l'on ne connait pas Erik Satie ne serait-ce que de nom, mais il faut pas se foutre de la gueule du monde et arrêter de le faire passer pour un grand guitariste. D'abord la seule technique qu'il a, c'est celle de ses pédales d'effets, ensuite il est incapable de varier son jeu, mais surtout son apport musical au niveau de la composition ou de l'interprétation guitaristique est nul. Super, les arpèges on connaissait déjà, merci mon vieux. Et c'est pas en les jouant avec une grosse saturation ou un son électronique que tu révolutionnes la guitare. Puis cette manie de faire passer sa pauvreté technique pour de l'inspiration c'est ridicule. Comme cette interview où il dit qu'à la fin de With or Without You il aurait pu joué un solo mais qu'il a trouvé que finalement jouer trois notes d'arpèges c'était plus profond. Ok c'est clair que ça aurait sans doute été too much mais faudrait pas nous prendre pour des cons non plus. Hey, même Steve Jones (Sex Pistols) savait faire un solo mec. Et qu'on me réponde "bah t'es pas obligé de faire un solo dans un morceau de rock" ou pire "c'est la preuve que U2 c'est pas un groupe à la mode puisqu'à l'époque tous les groupes de rock abusaient de technique et de solos de guitare" que je rigole, car soi-disant (ce qui ne veut pas dire qu'il ne l'a pas dit, mais qu'il est peut-être tout simplement trop nul pour faire ce qu'il a "choisit" de ne pas faire) monsieur n'est pas démonstratif techniquement parce que...trop de groupes étaient dans ce créneau et qu'il fallait un autre truc pour que U2 se démarque. Ouais, c'est de l'étude de marché, ni plus ni moins. Quand je disais que U2 est "l'un des groupes les plus commerciaux dans le mauvais sens du terme" je ne m'avançais pas trop.

Cool, donc The Edge est une buse ? C'est pas ce que j'ai envie de dire quand j'écoute Like A Song. Putain ce morceau est vraiment bien. Le riff est super, la construction puissante, soutenu par Mullen toujours aussi limité et Bono toujours aussi gueulard mais ici tout colle à merveille. Et puis, oui le solo est d'une simplicité extrême mais merde qu'est-ce qu'il est bien. Le seul petit défaut c'est que la fin peut sembler un peu chiante. Mais c'est clairement le meilleur morceau de l'album et de U2.

Parce qu'après, bon il reste quoi, Seconds, le deuxième titre (l'humour britannique...), où on apprend qu'en fait ils ont un bassiste dans le groupe, un petit rythme sympa qui "balance" mais qui reste anecdotique.
Drowning Man aussi. Au départ ça commence plutôt pas mal, avec une ambiance intéressante appuyée par un chant de Bono sobre cette fois-ci qui fait penser que le tout vient directement d'un groupe de la coldwave (et la production n'a pas rien à voir là-dedans sans doute) mais à l'image de cet album Bono fait tout foirer en gueulant comme un boeuf. Bono, si tu t'en tenais à chanter comme au début de la chanson tu serais un bon garçon, merci. Bref au final c'est chiant.

Puis The Refugee, mon dieu quelle horreur. Two Hearts Beat As One est intéressant, mais pas musicalement. Ce morceau nous fait juste comprendre à quel point cet album et ce groupe sont nuls. Parce que dès le départ on voit que Larry Mullen fait toujours la même chose, et que c'est soporifique. Et puis parce que c'est pareil pour tout le reste du groupe. Et donc musicalement, c'est à chier.

Comme toute la fin de cet album de toute façon.

Red Light est difficile à écouter en entier dans la mesure où on a envie de la zapper dès les premières secondes avec ses petits chants et ses choeurs ridicules qui font office d'introduction avant l'entrée en matière de super-gueulard et de super-boite-à-rythme. Ensuite vient toute la quintessence de la ringardise du rock des 80's...entre (rappellons le) batterie-boîte à rythme, guitare au son insupportable, breaks ridicules juste avant un solo de guitare pourri...et qui a eût l'idée de foutre cette trompette ici ? C'est horrible.

Surrender est nulle et ''40'' aussi, c'est tellement évident que je vais pas me fatiguer plus longtemps parce qu'à ce stade de nullité ça pourrait presqu'en devenir énervant.

Oui U2 c'est naze preuve en est leur album culte. Et puis pour ceux qui voudraient achever de démontrer que U2 est un grand groupe en nous disant qu'il a eût énormément d'influence par la suite on pourra répondre rapidement qu'à par des petits groupes merdiques et les culottes de ses auditrices U2 n'a pas influencé grand monde. Ah si, y a bien le créateur de One Three Hill (les Frères Scott en français) qui a donné ce nom à sa série parce qu'il écoutait le morceau de The Joshua Tree (l'album naze de 1987 avec le super tube With Or Without You) quand il a pensé à sa bouse télévisée. Merci U2 !


Voilà, c'était l'histoire de l'album culte de U2. Un album inécoutable en entier.


_ "How long must we sing this song ?"

_ Too Long.


Vu que je me faisais chier un dimanche je me suis dit : "Tiens, pourquoi t'irais pas voir les gars de Radiohead pour savoir où ils en sont avec leur dernier album ?" Cinq minutes plus tard, j'entre dans le studio et aperçoit un mec assis sur une chaise en train de faire des vas et viens rapides avec sa tête de haut en bas en dépliant et repliant sa main gauche avec plus de vigueur encore. Je lui demande donc où ça en est.

Thom Yorke ne réponds pas : je lui ai parlé dans la mauvaise oreille, c'est alors que Jonny Greenwood alerté par le bruit intense que suscitait pour lui ma question m'a limite tabassé parce que pour lui j'étais un fasciste qui ne luttait pas inlassablement pour l'indépendance du Tibet (puis il est retourné faire des samples débiles). Je passe alors tout de suite dans la pièce adjacente et entend l'autre Greenwood me marmoner "Please could you stop the noise Im trying to get some rest?" avaché devant un dvd de Sigur Ros.

Putain, bonjour la bonne humeur ici. Heureusement, Ed O'Brien est là juste devant moi et il vient à ma rencontre chaleureusement pour me combler. Oui, Radiohead, entre deux rails de prosac en poudre, avance dans l'écriture de son dernier album. Là par exemple ils ont vachement avancé parce qu'un mec est mort et qu'il avait 111 ans, et que du coup ça a grandement ému Thom.

Ed fait pas les choses à moitié, il me file directement le morceau, intitulé Harry Patch (In memory of) :



Oui oui, c'est incroyablement chiant. Mais surtout, il me dit que pour l'instant ils n'ont que ça. Bah merde, moi je voulais ramener un truc plus consistant pour le chroniquer sur mon blog que je lui dis. "Ah ouais, le meilleur blog du monde approuvé par Michel Onfray ?" me balance-t-il rhétoriquement. "Bah t'as qu'à chroniquer In Rainbows (note : le dernier album du groupe), House of Cards ou Go Slowly sont au moins aussi chiante que Harry Patch (parlais-t-il du morceau ou de l'ancien ancêtre, je n'en sais rien). J'ai hâte de lire ça mon vieux. Bon je dois te laisser, on se redit quoi sur MSN ?"

Je repartais donc avec un fardeau sur les épaules, me coltiner les deux disques de cet album chiantissime. Car autant le dire tout de suite au risque de tuer le suspense, cet album est au panthéon des albums les plus chiants de l'histoire. D'ailleurs on pourrait croire que les mecs de Radiohead cherchent à gagner un concours parce qu'avec Hail To The Thief (2003) ils faisaient déjà fort dans le genre. Go To Sleep (au moins ils annoncent la couleur) ou Backdrifts sont battues plusieurs fois sur In Rainbows.

J'aimais bien Radiohead sur OK Computer (1997) et je trouve que Kid A (2000) est vraiment un bon album. Je suis donc allé voir ce groupe en concert, sur la tournée In Rainbows justement. Merde, comment ils étaient manifestement inférieurs les titres de In Rainbows. No surprises qui, il faut le dire sans risquer de passer pour le mec rebelle qui aime pas les tubes, est chiantissime, était le seul morceau du même niveau que ceux d'In Rainbows. Même Street spirit et l'épuisant There There étaient moins lourdingues. En fait, comme sur le premier cd de l'album, seul Jigsaw Falling Into Place était à la hauteur de la carrière du groupe.

Examinons en effet l'album : le premier disque démarre par un le morceau qui sert également de show opener à toute la tournée, 15 Step. Ce titre est à l'image de tous les titres "qui bougent" de Radiohead depuis Amnesiac (2001), c'est à dire qu'il est comme une espèce de trompe l'oeil musical qui a pour but de donner l'impression de "bouger" mais qui au final est aussi chiant qu'un solo de The Edge (U2). Bodysnatchers, la piste suivante, fonctionne selon le même principe. Sans exagérer, passé la minute cette chanson est ennuyeuse. Du coup je ne ferais même pas mention des autres lourdeurs dans le genre de ce double album, comme Weird Fishes/Aperggi ou Bangers and Mash.

On arrive alors à Nude, qui est un truc totalement pop dans la lignée de Coldplay. Enfin un fan de Radiohead crierait au scandale. J'avoue, l'empreinte geignarde de Thom Yorke est trop pressante pour comparer à Coldplay... Sérieusement ce morceau est naze. Cool la mélodie est belle mais qu'est-ce qu'on se fait chier. Tout ce que Thom Yorke essaye de faire là-dessus, sur All I Need ou encore Videotape il n'arrivera réellement à le faire que sur le deuxième disque avec Last Flowers qui montre que quand il le maîtrise un peu, son côté geignard peut donner quelque chose de vraiment beau. De même que pour les titres "qui bougent", le groupe n'arrivera à ce qu'il veut (en considèrant qu'il ne fait pas exprès de faire des "trompe l'oeil musicaux") que sur Jigsaw Falling Into Place.

Cet album pour moi c'est ça, deux morceaux, un qui remue bien et un autre émouvant. Bien sûr, je trouve que des trucs comme Faust Arp, Reckoner ou Bangers and Mash s'en sortent plutôt pas mal à l'écoute de l'album. Mais l'impression systématique que ces morceaux ne sont bons que parce que le reste est chiantissime (jamais deux sans trois, et puis c'est un des albums les plus ***** de l'histoire je vous dit) empêche définitivement d'en faire plus que des trucs passables. Un album définitivement en dessous de ce que sait faire le groupe (oui je sais pour certains ça fait de cette album une sombre bouse).

Un dimanche soir récent je suis allé au McDo pas très loin de chez moi. Faut dire que j'habite dans ce qu'on appelle "l'hypercentre" donc à peu près tout n'est pas très loin de chez moi. Je me rappelle de ce soir là car bien que j'aille régulièrement voir Ronald cette fois-ci j'ai pu entendre The Number of the Beast de Iron Maiden. J'ai trouvé ça bizarre, pour moi Iron Maiden c'est plutôt le genre de truc que tu peux entendre qu'à la maison.

Hypercentre.

Ça ressemble à hypermarché dans le concept. Plus de produits, plus de gens, plus de "vie". L'hypercentre ou l'hypermarché même combat : "On y trouve tout". C'est typiquement le moment où le faux l'emporte sur le vrai. En fait l'hypermarché se veut justement ressembler à un centre-ville très dense, une "ville dans la ville". Tout est fait pour ça, on recrute la boulangère du quartier pour la foutre à l'entrée de la "ville", on installe un bistrot un peu cheap pour faire "comme si" et dans les rayons on accumule tout ce qui peut être consommé, "comme si" toutes les boutiques de la ville étaient concentrées au même endroit. L'hypermarché est né, le "comme si" de la ville, le simulacre de la ville.

Soit.

Mais là où le faux l'emporte sur le vrai c'est quand le simulacre devient réel et le réel devient simulacre. Car les parenthèses n'entourent plus l'hypermarché. C'est bien "l'hypercentre" qui est devenu simulacre d'hypermarché. La consommation est une machine bien rodée, un système vide qui s'auto-alimente en tournant sur lui-même. Chercher un appartement en "hypercentre" c'est "comme si" on voulait avoir un hypermarché à côté de chez soi.

Bien sûr dans un grand pré-fabriqué on se sent moins bien qu'à la maison.

Alors oui "l'hypercentre" est le nouvel hypermarché, le dernier cri de la modernité. On y installe tout ce que la société de consommation a créé de toute pièce, mais "chez soi". Un Starbucks, un McDonald's, une Fnac. On y trouve des "boutiques" aussi évidemment. Pour faire "comme si" on avait des petits artisans ou vendeurs, comme dans le village de grand-père et grand-mère...et comme dans l'hypermarché.

Dans "l'hypercentre" on trouve tout pas très loin de chez soi, mais c'est aussi parce qu'on s'y sent un peu partout "comme chez soi".

Sur place ou à emporter, ça change quoi au final ? Dans les deux cas, on pourra manger son Big Mac en écoutant Iron Maiden.