A la demande de je ne sais plus qui (désolé pour lui/elle), la chronique de Let It Be des Beatles :


Le dernier album des Beatles (mais avant dernier dans la composition) est "polémique".
J'explique : il est clairement mieux que les tous premiers albums des "Fab four" qui sont des albums principalement composés de reprises (comme Twist And Shout sur leur premier disque, Please Please Me, en 1963) mièvres et de compos pas forcement plus intéressantes mais il a pourtant acquis la réputation d'être le "pire album des Beatles".

Pourquoi ? A mon avis c'est assez simple : c'est le seul où les Beatles chutent de si haut.

Car qu'on en dise ce qu'on en veut, groupe "à minettes" "niais" (ce qui n'est pas forcement faux...si on s'arrête en 1964) ou d'autres conneries, les Beatles sont un grand groupe. Et je veux dire par cela, pas parce qu'ils ont vendu beaucoup, beaucoup d'albums, mais parce qu'ils ont fait de grands albums et ont su expérimenter contrairement à ce qu'on pourrait penser si on croyait que les Beatles c'est She Loves You et Yesterday. Sgt. Pepper’s Lonely Heart’s Club Band (1967) est souvent cité comme le fondement du rock progressif et comme le premier concept-album de l'histoire (ce qui est plus sujet à discussion, beaucoup soutiennent que c'est Pet Sounds des Beach Boys sorti un an plus tôt). Tout ça pour dire que les Beatles, à partir de 1965-1966, ont énormément expérimentés et par le fait ont radicalement changés la Musique. Et puis un groupe qui sort 13 albums en 7 ans pour moi c'est toujours un signe. Enfin...tout ça pourra sembler être un tas de banalités sans noms si l'on pense par exemple au mot de Lennon qui dit que les Beatles sont plus connus que le Christ, mais au vu de ce que l'on peut entendre assez régulièrement sur le groupe il fallait que ce soit dit.

Le problème de Let It Be est donc ici. Les Beatles "régressent". D'ailleurs, ce projet de McCartney seul, devait au départ s'intituler Get Back. Déçu par le refus de ses collègues de renouer avec le public et les tournées, Paul propose de filmer la conception d'un album au "jour le jour". Au final ça donnera plus de 100 heures d'images...pour 2 heures de film. Les studios de Twickenham (où ils déjà avaient tournés A Hard Day's Night [Quatre Garçons dans le Vent en français...] et Help) sont le théâtre des opérations en ce début de Janvier 1969.

Théâtre, c'est le bon mot. Certains, les "fans absolus", y verront en effet une tragédie...d'autres une comédie. Ce qui est sûr c'est que l'ambiance est rarement bonne. Paul dirige manifestement son projet à la baguette et utilise notamment George Harrison comme musicien de studio plus que comme son ami membre du groupe au même titre que lui, Yoko Ono est toujours là (un jeu marrant en regardant le film, est de trouver "où est Yoko ?" étant donné qu'elle est sur tous les plans...derrière le piano ? la batterie ? un ampli ? je vous laisse vous amuser si ça vous dit...) à coller Lennon (elle va jusqu'à dormir dans le studio pour ça) et se permet même de juger les compositions ce qui énervera Harrison et Ringo Starr qui quitteront le studio.

A n'en pas douter, Let It Be, c'est aussi l'album qui souffre le plus des tensions entre les membres du groupe dans le trio White Album/Let It Be/Abbey Road (qui n'existe pas).

Twickenham c'est pourri, on décide donc de continuer dans le super nouveau studio Apple. George revient et ramène Billy Preston. Tout ça adoucit notre beau monde même si l'ambiance n'est plus la même qu'avant. Et pour le coup, le 30, Get Back sur scène, Get Back la bonne ambiance. Le dernier concert "mythique" des Fab sur le toit d'Apple, interrompu par la Police, est le meilleur moment du film...et sa fin.

Get Back ne sort pas. Abbey Road sort. Après deux tentatives infructueuses de Glyn Johns, Phil Spector est appelé à la rescousse pour enfin sortir ce Get Back. L'album devient Let It Be. Le citer n'est pas juste histoire de fanfaronnade. Déjà, sur toute album la production est un point important, mais il est évident qu'avec Let It Be cette vérité prend de l'ampleur. Le fait que le mixage de Spector, particulièrement sur The Long and Winding Road qui tenait à coeur de Paul, soit une des derniers causes de divisions du groupe et que Paul sortit en 2003 une version "recorrigée" de l'album (Let It Be...Naked) sont des signes assez...significatifs du "Spector's Factor" (je crois pas que cette expression existe déjà, alors j'y mets un droit d'auteur, parce qu'elle claque).

Globalement, Spector fait quand même un bon travail, surtout sur le choix de pistes (mais pas sur leur agencement, Get Back en ouverture, sur Naked, est par exemple un choix plus judicieux que Two of Us) et surtout comparé au travail de Glyn Johns.

L'album démarre donc par Two of Us, une composition de Paul (comme presque tous les morceaux du disque de toute façon), ballade plutôt sympathique. Dig A Pony, de Lennon, commence sur les chapeaux de roues avec une intro qui remue bien, mais s'essoufle vite. Pas grave, on a quand même pu remarqué que George avait rapporté de ses jams avec son pote Eric Clapton un solo bien bluesy...on verra par la suite que ce n'était pas anecdotique, ce sera d'ailleurs un des points positifs de cet album. Across The Universe, rescapée des sessions du White Album, me parait absolument insupportable. C'est précisement un des morceaux où Spector gache tout avec sa production et son fameux "Wall of Sound"...mais John Lennon trouve lui le résultat réussit. L'abruti. En plus, c'est un titre prétendument philosphique inspiré du gourou Maharishi Mahesh Yogi...je vous laisse aller voir le niveau des paroles par vous-mêmes... I, Me, Mine est un rock religieux pas spécialement terrible. Dig It, comme Maggie Mae sont des morceaux sans intérêt qui servent de l'avis de tous de remplissage...la première fait 50 secondes, la deuxième 40 secondes. J'appelle pas ça du remplissage. La seule chose que j'ai à dire sur ces trucs c'est que Dig It est tiré d'une prise de...15 minutes. Je trouve ça marrant. Ahaha. Entre les deux se trouve Let It Be, un des morceaux les plus connus du groupe, estampillé Macca, belle ballade "philosophique" avec Billy Preston à l'orgue gratifiée d'un très beau solo de George Harrison. I've Got A Feeling est un des meilleurs morceaux de l'album. Un bon rock où Paul se lache et crie de manière jouissive (et où George est encore très fort). Un goût de "get back", si seulement l'album entier était dans cette veine. On comprend que le projet de Paul fût bien gaché... One after 909 est une vieillerie ressortie durant les sessions de Get Back qui ne présente pour seul intérêt que le solo de George à la minute et demie. The Long and Winding Road...le plus beau morceau de l'album et peut-être des Beatles. Un morceau très important pour Paul, très personnel. Un peu gaché encore une fois par Spector. Certains, Paul évidemment, diraient massacré. Oui, la version de Naked est clairement mieux, mais ça ne va pas plus loin. En tout cas c'est clair qu'on se passe très bien des violons et des choeurs nazes sur "many times i've been alone, many...". For Your Blue, deuxième composition signée Harrison de l'album, un blues lassant. Get Back conclue l'album. Rien à y redire, encore un classique justifié du groupe, puissant et efficace. Billy Preston montre encore toute son "utilité" (entre guillemets, car le terme n'est pas très gracieux pour un artiste...).

Un album marqué par son "histoire", ses multiples péripéties, les tensions internes du groupe. Un album assez hétérogène mais qui laisse surtout un impression de déception. Un album qui sonne la fin des Beatles en somme...

8 jours plus tard, les Beatles se séparent officiellement.




The Long and Winding Road, sans Spector.


The long and winding road that leads to your door
Will never disappear, I’ve seen that road before
It always leads me here, leads me to your door


The wild and windy night that the rain washed away
Has left a pool of tears crying for the day
Why leave me standing here, let me know the way


Many times I’ve been alone and many times I’ve cried
Anyway you’ll never know the many ways I’ve tried


And still they lead me back to the long winding road
You left me standing here a long, long time ago
Don’t leave me waiting here, lead me to your door


But still they lead me back to the long winding road
You left me standing here a long, long time ago
Don’t keep me waiting here, lead me to your door

11 Comments:

  1. Anonyme said...
    C'est clair que sortir ce massacre après Abbey Road ça ne pouvait pas le faire... Les beatles se seraient quand même bien passés de Yoko et Spector...

    "You left me standing here a long, long time ago
    Don’t keep me waiting here, lead me to your door "

    Il se trompe dans la vidéo ou les paroles sont fausses ?

    Je crois bien que c'est moi qui t'ai demandé Let it be ?
    DT said...
    Non il se trompe pas les paroles sont justes différentes entre la version Spector et la version "naked".

    Comme le "Anyway youll never know
    The many ways Ive tried" qui devient "Anyway you've always known The many ways Ive tried".

    Je crois que c'est quelqu'un d'autre qui m'a demandé en fait. Je dois te faire quoi déjà ? Y-avait pas un U2 pour rire ?
    KLINSMARK said...
    je m'inscris en faux: ils sont magnifiques les arrangements de Philou sur "Across The Universe". les paroles sont niaises, certes, mais ça reste dans le délire new-age-psychédélique post-voyage en inde. le dernier couplet:

    "Sounds of laughter shades of life
    are ringing through my open ears
    exciting and inviting me
    Limitless undying love which
    shines around me like a million suns
    It calls me on and on across the universe

    Jai guru deva om
    Nothing's gonna change my world (ad lib.)"
    Anonyme said...
    Je suis surpris de cet article qui ne me semble pas juste en de nombreux points que je me permets de vous soumettre.


    Voilà je vous laisse avec ce long commentaire qui se veut construit autour de quelques propositions, remises en question et débats. Ma démarche n'est pas de vous attaquer mais juste de clarifier quelques points qui me semblaient mal-à-propos.



    1- "il est clairement mieux que les tous premiers albums des "Fab four" qui sont des albums principalement composés de reprises mièvres"... S'il y a des reprises de Chuck Berry, des Isley Brothers, de Carl Perkins, elles n'ont jamais faits plus de la moitié des titres de n'importe quel album.

    Signalons aussi que bien plus tard :
    - Lennon fera l'album Rock'n'roll rempli de reprises ;
    - Harrison repris en 1991 Roll Over Beethoven lors de sa dernière tournée que l'on peut entendre sur son album solo "Live In Japan" ;
    - McCartney reprend dans les années 90 sur un Bootled authorised "Blue Moon Of Kentucky" de Presley ;
    - Ringo a constamment repris des chansons du rock'n'roll naissant (notamment "Only You" des Platters).

    Je ne peux aussi que vous conseillez de voir le concert avec Carl Perkins qui est accompagné par Harrison, Starkey (et Eric Clapton) : http://www.youtube.com/watch?v=EoyVzg1SaAs




    2- " groupe "à minettes" "niais" ", en 1964 les Beatles jouent à l'Olympia devant une salle remplie de garçons, d'après les propos de McCartney (en interview avec Antoine De Caunes). http://www.youtube.com/watch?v=V66iP1hsqfA

    Je trouve l'expression un peu réducteur, le public était majoritairement féminin certes mais ne peut pas être réduit à un groupe à minettes. Il est bon de savoir aussi que la génération punk préférait voir les Beatles durant la première période plutôt que ceux de l'ère psychédélique et des concepts albums et nous ne pouvons remettre en cause la virilité des punks...



    3- "Sgt. Pepper’s Lonely Heart’s Club Band (1967) est souvent cité comme le fondement du rock progressif"... J'ai un profond doute sur cette affirmation dont il manque les sources. Les Beatles ne semblent pas l'évoquer eux-mêmes.



    4- "ont énormément expérimentés et par le fait ont radicalement changés" Il s'agit d'un détail de conjugaison mais il ne faut accorder le participe passé avec le verbe avoir...



    5- "A n'en pas douter, Let It Be, c'est aussi l'album qui souffre le plus des tensions entre les membres du groupe dans le trio White Album/Let It Be/Abbey Road (qui n'existe pas)." Remarquons que pour L'album blanc, il était normal que les tensions soient moindres puisque les Beatles passaient leurs temps à enregistrer dans des studios différents les uns des autres.



    6- "Globalement, Spector fait quand même un bon travail, surtout sur le choix de pistes " Si le choix avait été bon il n'aurait pas laissé traîner des bouts de chansons tel que Maggae Mae ou Dig It dans ce cas il aurait pu le compléter par d'autres chansons-gag (telles que Commonwealth qui a le mérité de montrer une certaine entente) que l'on peut entendre sur les enregistrements pirates.



    7- "Across The Universe, rescapée des sessions du White Album, me parait absolument insupportable. C'est précisement un des morceaux où Spector gache tout avec sa production et son fameux "Wall of Sound" Entièrement d'accord avec ce point, il n'y a qu'à écouter Let It Down sur l'album All Things Must Pass d'Harrison pour aussi se rendre compte de l'horreur musicale qu'il peut produire.
    Anonyme said...
    8- Across The Universe : "titre prétendument philosphique inspiré du gourou Maharishi Mahesh Yogi...je vous laisse aller voir le niveau des paroles par vous-mêmes..." L'inspiration du gourou d'Harrison me semble fausse. Depuis longtemps Lennon n'y croit plus, il suffit d'écouter Sexy Sadie sur l'album blanc.



    9- "I, Me, Mine est un rock religieux pas spécialement terrible" Cette composition harrisonnienne me semble au contraire d'un grand intérêt par sa construction et deux rythmes bien distinct qui se réponde et le thème du narcissisme et de l'égo (Peut-être celui de McCartney qu'Harrison ne peut plus supporter.) La scène de cette chanson où Lennon et Ono dansent amoureusement vaut aussi le détour : http://www.youtube.com/watch?v=ZYmsf8aMnDA



    10- "Let It Be, un des morceaux les plus connus du groupe, estampillé Macca, belle ballade "philosophique" avec Billy Preston au piano gratifiée d'un très beau solo de George Harrison." Deux points que j'aimerais commenté.
    -Que veulent dire les guillemets, je pense que c'est de l'ironie car la portée philosophique de cette chanson n'est pas loin de celle du philosophe qui approuve ce blog...
    - Prestion se trouve à l'harmonium (instrument proche de l'orgue et utilisé dans les églises), le piano est tenu par Paul.



    11- "One after 909 est une vieillerie ressortie durant les sessions de Get Back qui ne présente pour seul intérêt que le solo de George à la minute et demie." Il est vrai que peu de choses sont à tirer de cette chanson... Dommage.



    12- "The Long and Winding Road...[...] Un peu gaché encore une fois par Spector." Tu voulais sans doute dire "totalement gaché". Il en devient presque impossible d'entendre Paul à certains moments.



    13- "For Your Blue, deuxième composition signée Harrison de l'album, un blues lassant." Premier blues construit par Harrison sur un conseil de Clapton. Il est pour sa femme Pattie Boyd et semble plutôt réussie dans la veine d'Elmore James (dont Harrison parle dans la chanson). La slide guitare tenue par Lennon est à ravir et le solo de Paul est entraînant. Ringo (on en parle trop peu) tient parfaitement son rôle. Cette chanson semble montrer le groupe soudé dans le film. L'ambiance redevient bon enfant.



    14- "les tensions internes du groupe." Harrison quittant le groupe quelques jours avec en composition la chanson "Wah-Wah" qui apparaitra sur All Things Must Pass et qui est à l'encontre de Macca (Wah-wah semblait être une expression de Lennon pour parler d'un mal de tête). Lennon ("How do you sleep" sur Imagine) provoquera Macca qui se défendra dans l'album Ram (mais je vous avoue que le titre de la chanson m'échappe).
    DT said...
    Voilà je viens de me lever et je réponds directement à ton message (en deux parties, t'es fan de prog ?) comme promi (j'ai même pas encore fait pipi).

    > Je suis surpris de cet article qui ne me semble pas juste en de nombreux points que je me permets de vous soumettre.
    >
    >
    > Voilà je vous laisse avec ce long commentaire qui se veut construit autour de quelques propositions, remises en question et débats. Ma démarche n'est pas de vous attaquer mais juste de clarifier quelques points qui me semblaient mal-à-propos.
    >
    >
    >
    > 1- "il est clairement mieux que les tous premiers albums des "Fab four" qui sont des albums principalement composés de reprises mièvres"... S'il y a des reprises de Chuck Berry, des Isley Brothers, de Carl Perkins, elles n'ont jamais faits plus de la moitié des titres de n'importe quel album.


    C'est pas bien de couper mes phrases : "il est clairement mieux que les tous premiers albums des "Fab four" qui
    sont des albums principalement composés de reprises mièvres et de compos pas forcement plus intéressantes" Ce qui veut dire que ces albums sont GLOBALEMENT composés de reprises et de compos pas forcement plus intéressantes MAIS que des titres comme Please Please Me, All My Loving ou Eight Days A Week rattrapent quand même les faiblesses de ces albums.


    > 2- " groupe "à minettes" "niais" ", en 1964 les Beatles jouent à l'Olympia devant une salle remplie de garçons, d'après les propos de McCartney (en interview avec Antoine De Caunes).

    Ce qui veut dire que les Français sont gay...?

    > Je trouve l'expression un peu réducteur, le public était majoritairement féminin certes mais ne peut pas être réduit à un groupe à minettes. Il est bon de savoir aussi que la génération punk préférait voir les Beatles durant la première période plutôt que ceux de l'ère psychédélique et des concepts albums et nous ne pouvons remettre en cause la virilité des punks...

    Ouais enfin le public je m'en fous. Je parlais plus de l'ensemble. Et j'ai pas mis des guillemets pour rien. Je voulais aussi montrer l'opposion entre la première période des Beatles et la suivante où ils sont censés êtres "politiques", "engagés", inspirés par les protest singers, notamment Bob Dylan (le protest singer qui dit ne pas en être un), et où ils nous apprennent donc que "la guerre c'est mal" etc. Et nous ne pouvons remettre en cause la virilité des punks... ? C'est de l'ironie j'espère.
    DT said...
    > 3- "Sgt. Pepper’s Lonely Heart’s Club Band (1967) est souvent cité comme le fondement du rock progressif"... J'ai un profond doute sur cette affirmation dont il manque les sources. Les Beatles ne semblent pas l'évoquer eux-mêmes.


    Wow, des sources ? C'est quoi ces conneries ?

    Tiens, Mike Portnoy, batteur de Dream Theater (donc potentiellement un gros connard), groupe connu comme de métal progressif :

    "When did you first hear the term 'progressive' applied to music?

    “I think it began with Sgt. Pepper. The Beatles weren’t a prog band but in some ways it can be considered the first prog album because that was the first release that was conceived as an album and not just a collection of songs. It was such an experimental album sonically in terms of production and recording techniques, and they broke every rule with that album. Right after that came Pink Floyd’s debut album, although they were song oriented when they were with Syd Barrett but it was still psychedelic and experimental. Shortly after that, King Crimson’s In The Court Of The Crimson King came out and those can be pinpointed as the beginnings.”

    Quand avez vous entendu, pour la première fois, le terme 'progressif' appliqué à la musique ?

    “Je pense que ça a commencé avec Sgt, Pepper. Les Beatles n'étaient pas un groupe de rock progressif mais il peut en quelque sorte être considéré comme le premier album prog car ce fut le premier album conçu comme un album et non comme un rassemblement de chansons. C'était un album tellement expérimental au niveau du son en terme de production et de techniques d'enregistrement. Et ils ont transgressé toutes les règles avec cet album. Tout de suite après ça est arrivé le premier album des Pink Floyd, bien qu'ils étaient orientés chansons quand il y avait Syd Barett, mais c'était tout de même psychédelique et expérimental. Peu après, In The Court Of The Crimson King de King Crimson est sorti et tout cela peut être désigner comme le début.” "

    Mais le coup des sources...Il est tout de même évident, sans recourir à des sources, que Sgt. Pepper’s peut bien être classé comme du proto-prog (ou, comme je le dis dans mon article "fondement du rock progressif"). Le "J'ai un profond doute sur cette affirmation dont il manque les sources." c'est un peu trop péteux pour moi là. Et quand je dis "pour moi", je veux dire que je suis un peu le maître absolu (et si je le suis pas forcement concernant les Beatles, je suis clairement un expert de progressif).
    DT said...
    > 4- "ont énormément expérimentés et par le fait ont radicalement changés" Il s'agit d'un détail de conjugaison mais il ne faut accorder le participe passé avec le verbe avoir...

    Intéressant. J'écris mes chroniques rapidement en général, d'où les petites fautes. Mais depuis le CE2, rassure toi, je suis arrivé à maîtriser le participe passé.

    > 5- "A n'en pas douter, Let It Be, c'est aussi l'album qui souffre le plus des tensions entre les membres du groupe dans le trio White Album/Let It Be/Abbey Road (qui n'existe pas)." Remarquons que pour L'album blanc, il était normal que les tensions soient moindres puisque les Beatles passaient leurs temps à enregistrer dans des studios différents les uns des autres.

    Il ne faut pas laisser penser qu'ils n'ont pas enregistrés ensemble non plus, mais c'est en effet vrai.

    > 6- "Globalement, Spector fait quand même un bon travail, surtout sur le choix de pistes " Si le choix avait été bon il n'aurait pas laissé traîner des bouts de chansons tel que Maggae Mae ou Dig It dans ce cas il aurait pu le compléter par d'autres chansons-gag (telles que Commonwealth qui a le mérité de montrer une certaine entente) que l'on peut entendre sur les enregistrements pirates.


    Oui enfin encore une fois je trouve que le tronquaque est pas très juste : "(mais pas sur leur agencement, Get Back en ouverte, sur Naked, est par exemple un choix plus judicieux que Two of Us) et surtout comparé au travail de Glyn Johns. " précise bien c'est pas non plus un gros compliment que je lui fais. Et puis pour les deux chansons-gag, quand tu écoutes la version Naked, où elles sont remplacées par une "vraie chanson", Don’t Let Me Down, tu te dis que finalement ça change pas grand chose...

    > 7- "Across The Universe, rescapée des sessions du White Album, me parait absolument insupportable. C'est précisement un des morceaux où Spector gache tout avec sa production et son fameux "Wall of Sound" Entièrement d'accord avec ce point, il n'y a qu'à écouter Let It Down sur l'album All Things Must Pass d'Harrison pour aussi se rendre compte de l'horreur musicale qu'il peut produire.


    > 8- Across The Universe : "titre prétendument philosphique inspiré du gourou Maharishi Mahesh Yogi...je vous laisse aller voir le niveau des paroles par vous-mêmes..." L'inspiration du gourou d'Harrison me semble fausse. Depuis longtemps Lennon n'y croit plus, il suffit d'écouter Sexy Sadie sur l'album blanc.

    Il n'a donc aucune excuse pour écrire des paroles aussi conne ? Et "Jai guru deva om" c'est de l'argot anglais ?

    Ouais désolé pour le sarcasme, mais là c'est juste raté ton truc. Across The Universe a tout simplement été enregistré avant Sexy Sadie. Février 68 pour le premier, Juillet 68 pour le deuxième, où en effet il est question du "Guru dev" rebatisé "sexy sadie" pour éviter des problèmes juridiques vu que Lennon se lache un peu dans le morceau (pour essayer de rattraper sa connerie...malheureusement il avait déjà pris trop d'avance).
    DT said...
    > 9- "I, Me, Mine est un rock religieux pas spécialement terrible" Cette composition harrisonnienne me semble au contraire d'un grand intérêt par sa construction et deux rythmes bien distinct qui se réponde et le thème du narcissisme et de l'égo (Peut-être celui de McCartney qu'Harrison ne peut plus supporter.) La scène de cette chanson où Lennon et Ono dansent amoureusement vaut aussi le détour : http://www.youtube.com/watch?v=ZYmsf8aMnDA

    "Cette composition harrisonnienne me semble au contraire d'un grand
    intérêt par [...] le thème du narcissisme et de l'égo" S'il te plaît...

    > 10- "Let It Be, un des morceaux les plus connus du groupe, estampillé Macca, belle ballade "philosophique" avec Billy Preston au piano gratifiée d'un très beau solo de George Harrison." Deux points que j'aimerais commenté.
    > -Que veulent dire les guillemets, je pense que c'est de l'ironie car la portée philosophique de cette chanson n'est pas loin de celle du philosophe qui approuve ce blog...
    > - Prestion se trouve à l'harmonium (instrument proche de l'orgue et utilisé dans les églises), le piano est tenu par Paul.

    -Oui les guillemets sont ironiques.
    -Oui, bien vu pour Preston. Et Linda McCartney en soutient aux choeurs (mais on s'en fout). Encore une fois j'ai écris ça rapidement donc quelques fautes peuvent se glisser dans l'ensemble. Merci pour celle-ci, c'est plus intéressant qu'une faute de conjugaison.

    D'ailleurs "j'aimerais commenté" c'est un problème de conjugaison ?


    > 12- "The Long and Winding Road...[...] Un peu gaché encore une fois par Spector." Tu voulais sans doute dire "totalement gaché". Il en devient presque impossible d'entendre Paul à certains moments.

    Non je voulais dire un peu gaché. Note que vu que j'étais que sûr de ça mais pas du fait que c'était totalement gaché, j'ai mis la vidéo de la version "sans Spector". Fais moi confiance, je trouve que ce morceau est juste l'un des plus beaux de l'histoire de la pop musique, et je ne l'écoute que dans les versions de Macca en solo. Par exemple celle-ci, connue, où il commence à pleurer, est cool : http://www.youtube.com/watch?v=YfQXkrwnaUI

    > 13- "For Your Blue, deuxième composition signée Harrison de l'album, un blues lassant." Premier blues construit par Harrison sur un conseil de Clapton. Il est pour sa femme Pattie Boyd et semble plutôt réussie dans la veine d'Elmore James (dont Harrison parle dans la chanson). La slide guitare tenue par Lennon est à ravir et le solo de Paul est entraînant. Ringo (on en parle trop peu) tient parfaitement son rôle. Cette chanson semble montrer le groupe soudé dans le film. L'ambiance redevient bon enfant.


    Ok j'ai compris tu es fan de Harrison. Note encore que j'ai bien précisé le rapprochement avec Clapton pour en faire un des plus de l'album. En tout cas je vois pas en quoi elle est mieux que "One after 909" par exemple.
    DT said...
    > 14- "les tensions internes du groupe." Harrison quittant le groupe quelques jours avec en composition la chanson "Wah-Wah" qui apparaitra sur All Things Must Pass et qui est à l'encontre de Macca (Wah-wah semblait être une expression de Lennon pour parler d'un mal de tête). Lennon ("How do you sleep" sur Imagine) provoquera Macca qui se défendra dans l'album Ram (mais je vous avoue que le titre de la chanson m'échappe).

    Euuuh...oui monsieur, merci. Je dois répondre quelque chose là ?

    Plus sérieurement, je me suis dit que pour les tensions j'en avais dit assez, surtout que tout le monde sait qu'à la fin c'était le bordel chez les Beatles. Oui "How do you sleep" et son "the only thing you done was yesterday/And since you've gone you're just another day" (contre Mc Cartney donc). Mais le truc c'est justement Lennon qui se défend contre Macca puisque Ram est sorti avant Imagine. Lennon s'était senti attaqué par quelques morceaux de l'album de Paul, mais ce dernier ne reconnaitra que "too many people preaching practices" contre Lennon. La réponse de Paul à "how do you sleep" existe tout de même, elle vient en 73 avec "let it roll" sur l'album Band on the run.

    Pour finir : tu peux me tutoyer...
    DT said...
    J'ai déjà répondu à certains de tes points à un pote avec qui je "travaille" sur un autre blog, si ça te dis de voir sa réponse et la mienne :

    http://www.culturalgangbang.com/2008/12/ive-got-feeliing-rponse-dt.html

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